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Anne-France


La dernière fois que j’avais pris l’avion avant le stage, c’était il y a tout juste 19 ans.

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J’avais déjà volé sans peur, mais un jour au départ d’un vol pour Londres, au moment où l’hôtesse ferme la porte, une montée de panique m’envahit. Je ne m’y attendais pas, j’étais alors totalement démunie face à cette peur. J’ai dû revoler quelques fois depuis, j’étais très tendue. J’ai donc soigneusement éviter de voler. Pas grave, on peut vivre très bien sans voler non?

Le problème c’est que cette peur s’est immiscée petit à petit dans divers domaines de ma vie, rétrécissant de plus en plus mon rayon d’actions. Jusqu’à ce jour, où n’en pouvant plus, ayant le sentiment d’étouffer, j’ai pris la décision de suivre le stage. Prise de contact avec Fabienne, réservation du vol, confirmation d’inscription du stage furent des pas difficiles à franchir, la peur me tenaillant le ventre à chaque pas. Mais chaque fois je me dis, si ça va pas tu voles pas, alors je continue d’avancer péniblement jusqu’à ce fameux jour du stage. Ambiance super sympa, pilote rassurant, je vais y arriver ! Jusqu’au moment de la visite de l’avion… Assise dans mon siège, je m’imagine dans le ciel, vue sur les nuages et là, panique, non je n’y arriverai pas ! Cette peur est trop puissante, trop effrayante, je n’aurai pas la force de l’affronter, elle est ingérable ! Depuis là, j’oscille entre l’enjeu tellement important de ce vol, l’impact qu’il aurait sur toute ma vie, les espoirs déjà si nombreux que j’ai mis en lui et le sentiment d’impuissance face à cette peur. Le stage se poursuit, je suis épuisée, j’entends : la peur de l’avion c’est la peur d’avancer dans la vie… Il y a là un ancien qui avait la même peur que moi, il y est parvenu, il a encore un peu peur, alors il continue de « s’entraîner » et volera avec nous demain. Il y a cette autre ancienne qui pose plein de questions au pilote. Je réalise que ce n’est pas magique, comme je le croyais, comme je l’espérais. C’est un processus. Je continue d’osciller jusqu’au matin du vol. Peu dormi, toujours la peur au ventre, toujours cet enjeu, mes rêves en danger. J’imagine rentrer chez moi pour que cesse cette peur, mais c’est une autre peur qui surgit alors… Je me sens coincée, je n’aime pas ça du tout ! Je décide alors que je ne ferai que monter dans l’avion et que je me donnerai une seconde chance de voler lors d’un prochain stage. On se serre les coudes avec l’autre stagiaire. Allez, on y va ensemble ! Mais à la douane, n’y tenant plus, elle repart. Me voilà « seule » ! Les coaches sont là à tout moment pour me rassurer, m’encourager, m’accompagner ! Mais je n’en ai pas besoin parce que de toutes façons je ne vole pas, je vais juste dans l’avion et je repars !!!! J’entre donc dans l’avion, laisse les passagers passer et je ressors ! Le chef de cabine, René, me rattrape. Je dois attendre la sécurité pour me raccompagner. Il me parle pour me rassurer, mais je n’entends pas ce qu’il dit, je vois ses lèvres bouger, mais mon esprit est fermé. Une seule pensée est présente : Dis ce que tu veux, je repars ! Il retourne dans l’avion. Je vois les 2 coaches qui m’ont réservé une place, juste là tout devant. René revient, les pilotes veulent me parler. Je n’ai rien à y perdre, j’y vais ! Les pilotes : Mais Madame il ne faut pas avoir peur !!! Je ris à l’intérieur, t’es chou toi mais il m’en faudra plus pour me convaincre de rester. Puis ils parlent de leur journée : Vous savez j’ai un rendez-vous cet après-midi ! Du genre, on n’a pas que « ça » à faire ! Etrangement je sens mes résistances diminuer et là d’un coup le barrage saute ! Oh et puis zut ! Ok je reste ! Je rejoins mes coaches, je m’assieds, mets ma ceinture. J’ai les larmes aux yeux, je tremble, c’est que je viens de signer mon arrêt de mort !! René continue de me parler, de m’expliquer ce qu’il va faire, et soudain il se penche vers moi : Tout est prêt, on va partir ! « Non, je ne veux plus, laissez-moi sortir ! » Instant de panique vite estompé par les encouragements de mes 2 adorables coaches. A nouveau larmes aux yeux, tremblements. L’avion bouge, cette fois on y est, je vais voler ! Les filles « courent » au décollage, on respire ensemble, je bois de l’eau, on parle. Je m’accapare l’attention de René, parler et l’écouter me rassure et nous voilà « en haut » ! Ca y est ma grande, tu voles et ça se passe bien ! Je regarde par les hublots, je regarde les nuages et je me répète sans cesse : Tu y es et ça va bien !!!!! Ma peur, que je croyais indomptable, a été maîtrisée par les différentes techniques que l’on apprend lors du stage : respiration, reconnaissance des différents bruits, confiance en la technique (merci Zbigniew), soutien des coaches et de toute l’équipe ! J’ai dû accepter d’affronter ma peur et aussi de me retrouver tout là haut ! Mais je n’étais pas seule ni démunie pour le faire ! Le stage nous donne des outils fiables pour gérer notre peur ! Ce stage tient la « route » ! Si je puis dire !!!! « La peur de l’avion, ce n’est pas la peur de mourir : c’est la peur de vivre ! On préfère s’immobiliser, ne pas connaître la suite pour éviter la fin ! » nous dit Fabienne. C’était bien ma peur d’avancer dans la vie que j’ai affrontée ce jour-là ! J’ai ainsi repris les commandes de ma vie, ce n’est désormais plus la peur qui la dirige ! J’ai l’impression d’avoir gagné à l’Euromillions etde ne pas savoir encore ce que je vais faire de toutes ces possibilités qui s’offrent à moi maintenant !!! Le plus difficile, finalement, ne fût pas de voler, mais de prendre la décision de rester dans l’avion.

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